Si le requiem est une forme musicale dans laquelle d’innombrables compositeurs, de Haydn à Fauré et Ligeti, se sont illustrés, il est avant tout une messe célébrée à l’occasion de funérailles. C’est bien de ce point de vue que le chorégraphe, d’une musicalité minutieuse, aborde le requiem. Une procession des corps, un requiem chorégraphique, où les œuvres musicales devraient apparaître dans un alliage contrasté, en laissant la part belle à des créations sonores aux atmosphères contemporaines qu’il affectionne. Il affine ainsi une écriture chorégraphique propre à évoquer le deuil et la fin – sentiment qui traverse singulièrement notre époque, de la pandémie à la crise climatique.
Là où nombre de ses pièces majeures mobilisent déjà de grandes distributions dans des tableaux ciselés, Requiem(s) fait le lien entre la force collective d’un ballet et l’émotion la plus intime. Une œuvre de maturité de l’un des grands artistes de sa génération, capable de naviguer de l’abstraction à la narration pour tous les publics, avec simplicité.